Il s'est passé pas mal de trucs à Panam, le 2e we de mai. Vernissage [bobopuissance10] de l'expo Shepard Fairey, banquet littéraire au 104 en compagnie de Jim Harrison et Jay Mc Inerney. Et ? Et ? Et ?
…une petite déambulation joyeuse & subversive,
passée quasiment inaperçue,
entre la rue des Panoyaux et le bvd de Belleville.
Organisée dans le cadre du festival, Désordre Urbain, elle dévoilait le travail de plusieurs collectifs de performers (Non Grata, Ornic'art, La Meute, Random,...), en résidence du 2 au 6 mai 2011 à la Forge / T.R.A.C.E.S. (un site qui aime le rouge et BMPT). Ces habitués de la désorganisation citadine ont disséqué un principe : intérieur/extérieur, fil conducteur de la manifestation.

[La veille,
on avait raté la cuisson
de 3 ou 4 poulets,
de 3 ou 4 poulets,
portés en ceinture
et bourrés de guirlandes électriques]
Ornic'art en a tiré quelques fantasmes urbains, mis en application: s'allonger en travers de la route, bloquer le passage, escalader le mobilier urbain, et une injonction paradoxale :
Bougez en « ligne droite » !
On a donc nié l'existence des rues et traversé les murs.
Et, au détour d'un ascenseur, on a découvert :
Et, au détour d'un ascenseur, on a découvert :
La Meute,
un corps collectif,
qui se fout des jupes et des pantalons,
questionne la relation du spectateur à l'artiste, la liberté du corps en mouvement et notre rapport à l'espace...
un corps collectif,
qui se fout des jupes et des pantalons,
questionne la relation du spectateur à l'artiste, la liberté du corps en mouvement et notre rapport à l'espace...
Cette meute m'a fasciné de longues minutes.
Les observer, de loin, vêtus de rose,
profiter sans entraves du soleil et amplifier leurs corps en tous sens, donnait envie de s'en rapprocher.
profiter sans entraves du soleil et amplifier leurs corps en tous sens, donnait envie de s'en rapprocher.
Au bas de l'immeuble, ils nous ont rattrapé. Quelques habitants observaient la scène, scandalisés sur leur balcon, ou en douce
[derrière les fenêtres,
on voyait les rideaux bouger]
Quelques hommes ont eu l'audace de descendre regarder et demeuraient interloqués par l'existence même de cette performance. Faire çà! Voyaient-ils la meute ou ne voyaient-ils que la nudité ? Certes, la peau nue perturbe. On n'y voit que du sexe, comme si aujourd'hui, la nudité ne pouvait être que cela. Certes, elle interpelle profondément notre rapport aux autres, mais ici, elle demeure un outil, un moyen pour l'artiste de sentir son corps dans l'espace, de déconstruire les frontières convenues, qui le relient au monde et à ces congénères. Être nu, n'est ce pas ce que nous sommes fondamentalement ?
Hélas, pour couper court
à cette invasion de bêtes de sauvages
Une bande de poulets est appelée à la rescousse.
[Probablement une vengeance
pour le barbecue de la veille]
Il est question de paperasse. Cette débauche de chair est-elle signalée dans les registres ? S'agirait-il d'exhibition ? Au Secours ! C'est bien connu tout bon exhibitionniste se déplace en groupe, se couvre de peinture rose et arpente le bitume à la manière d'un fauve. Rien d'artistique dans tout ceci.
[& Moi! Moi! Moi!
Moi aussi
jeudi dernier
on était 12...]
Et toute cette dépense d'énergie dans l'espoir d'une arrestation pour atteinte à la pudeur! C'était pas ca l'objectif de la performance ? Y en a qui disent que ce serait aussi une réflexion sur l'animalité. La Meute ne cache rien. D'une station debout, ou ils évoluent habillé(e)s, les membres du collectif s'engagent lentement vers une autre perspective, en montrant toute leur transformation : l'abandon des vêtements, le maquillage, le glissement des corps vers le sol, assorti de la métamorphose vers cet état hybride de l'homme/femme-animalisé, jusqu'à la formation de la meute...
Devenir animal,
changer de plan,de peau,
changer de plan,de peau,
de corps, de vitesse,
devenir multiple,
s'associer avec ses semblables,
devenir multiple,
s'associer avec ses semblables,
faire meute.
Faire en sorte que notre envers soit notre véritable endroit.
Argh, ce processus nous avait bien plu et son interruption par les forces de police nous a bien énervé. Résultat : on a tous voulu donner notre identité pour ce délit, montrer un bout de hanche, un morceau de ventre et surtout regarder...Tout ceci a un peu refroidi les volatiles! A peine la meute s'était telle rhabillée, que ....
Ni une, ni deux, Random a pris la suite en criant :
« Vous pouvez courir, marcher ou vous arrêter »
Random est un collectif basé à Toulouse. Ils sont du genre à bouger dans tous les sens, escalader les palissades et se lover dans des encadrements de fenêtres au 1er étage. Surtout ils nous donnent de bon conseils, du genre « Soyons attentifs ensemble », mais suivi de « Limitez vos mouvements au maximum / Sortez seulement si c'est nécessaire »
Pour Désordre Urbain, il ont mis en espace le phénomène de la « rumeur », celle qui aboutit à de la prison ferme sur la base de faux témoignages.
Percutant et beau.
3 heures à s'enrouler dans du béton, à parler aux inconnus, à cogiter sans s'ennuyer une seconde...On regretterait presque la confidentialité de ce festival, alors pour ceux qui en redemanderait, [n'ayez pas peur] D'autres rendez-vous se profilent à l'horizon :
3 heures à s'enrouler dans du béton, à parler aux inconnus, à cogiter sans s'ennuyer une seconde...On regretterait presque la confidentialité de ce festival, alors pour ceux qui en redemanderait, [n'ayez pas peur] D'autres rendez-vous se profilent à l'horizon :
L'invasion de l'Europe se poursuit pour Non Grata, via DiverseUniverse, un festival de performance itinérant en Europe.
Désordre urbain (l'original) mad in Marseille, aura lieu du 16 au 24 septembre 2011. Enfin, si tout va bien. Parce qu'en 2010, il y eu quelques remous :
" Alors que nous « testions » les modules d’action, certains se sont mis à protester contre la légèreté des tenues vestimentaires des performeuses, et se sont offusqués que des artistes se soient allongés quelques minutes sur les rails du tram, tandis que d’autres ont paniqué devant 2 Pères Noël équipés d’une mitraillette en plastique.
Une panique telle que, quelque temps après, 12 policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont CONFISQUÉ et DETRUIT les jouets et les ceintures de savons de Marseille qui leur servaient de « munitions »."