Le vrai voyageur n'a pas de plan établi et n'a pas l'intention d'arriver...

21.5.11

"Faire en sorte que notre envers soit notre véritable endroit"

Il s'est passé pas mal de trucs à Panam, le  2e we de mai. Vernissage [bobopuissance10] de l'expo Shepard Fairey, banquet littéraire au 104 en compagnie de Jim Harrison et Jay Mc Inerney. Et ? Et ? Et ?



…une petite déambulation joyeuse & subversive, 
passée quasiment inaperçue,
entre la rue des Panoyaux et le bvd de Belleville.
 

Organisée dans le cadre du festival, Désordre Urbain, elle dévoilait le travail de plusieurs collectifs de performers (Non Grata, Ornic'art, La Meute, Random,...), en résidence du 2 au 6 mai 2011 à la Forge / T.R.A.C.E.S. (un site qui aime le rouge et BMPT). Ces habitués de la désorganisation citadine ont disséqué un principe : intérieur/extérieur, fil conducteur de la manifestation. 

Si NonGrata n'a fait qu'une apparition retenue, en déclarant la mort du street art

[La veille,
on avait raté la cuisson 
de 3 ou 4 poulets,
portés en ceinture
et bourrés de guirlandes électriques]




 




et son repos éternel












Ornic'art en a tiré quelques fantasmes urbains, mis en application: s'allonger en travers de la route, bloquer le passage, escalader le mobilier urbain, et une injonction paradoxale


Bougez en « ligne droite » ! 


On a donc nié l'existence des rues et traversé les murs. 
Et, au détour d'un ascenseur, on a découvert :
La Meute, 

un corps collectif
qui se fout des jupes et des pantalons,
questionne la relation du spectateur à l'artiste, la liberté du corps en mouvement et notre rapport à l'espace...



Cette meute m'a fasciné de longues minutes. 
Les observer, de loin, vêtus de rose, 
 profiter sans entraves du soleil et amplifier leurs corps en tous sens, donnait envie de s'en rapprocher.  



Au bas de l'immeuble, ils nous ont rattrapé. Quelques habitants observaient la scène, scandalisés sur leur balcon, ou en douce

[derrière les fenêtres, 
on voyait les rideaux bouger]
Quelques hommes ont eu l'audace de descendre regarder et demeuraient interloqués par l'existence même de cette performance. Faire çà! Voyaient-ils la meute ou ne voyaient-ils que la nudité ? 
Certes, la peau nue perturbe. On n'y voit que du sexe, comme si aujourd'hui, la nudité ne pouvait être que cela. Certes, elle interpelle profondément notre rapport aux autres, mais ici, elle demeure un outil, un moyen pour l'artiste de sentir son corps dans l'espace, de déconstruire les frontières convenues, qui le relient au monde et à ces congénères. Être nu, n'est ce pas ce que nous sommes fondamentalement ?
 




Hélas, pour couper court 
à cette invasion de bêtes de sauvages
Une bande de poulets est appelée à la rescousse.

[Probablement une vengeance 
pour le barbecue de la veille]



Il est question de paperasse. Cette débauche de chair est-elle signalée dans les registres ? S'agirait-il d'exhibition ? Au Secours ! C'est bien connu tout bon exhibitionniste se déplace en groupe, se couvre de peinture rose et arpente le bitume à la manière d'un fauve. Rien d'artistique dans tout ceci. 

[& Moi! Moi! Moi! 
Moi aussi 
jeudi dernier
on était 12...]


Et toute cette dépense d'énergie dans l'espoir d'une arrestation pour atteinte à la pudeur! C'était pas ca l'objectif de la performance ? Y en a qui disent que ce serait aussi une réflexion sur l'animalité. La Meute ne cache rien. D'une station debout, ou ils évoluent habillé(e)s, les membres du collectif s'engagent lentement vers une autre perspective, en montrant toute leur transformation : l'abandon des vêtements, le maquillage, le glissement des corps vers le sol, assorti de la métamorphose vers cet état hybride de l'homme/femme-animalisé, jusqu'à la formation de la meute...


Devenir animal,
changer de plan,de peau, 
de corps, de vitesse,
devenir multiple,
s'associer avec ses semblables,
faire meute.
Faire en sorte que notre envers soit notre véritable endroit.


Argh, ce processus nous avait bien plu et son interruption par les forces de police nous a bien énervé. Résultat : on a tous voulu donner notre identité pour ce délit, montrer un bout de hanche, un morceau de ventre et surtout regarder...Tout ceci a un peu refroidi les volatiles! A peine la meute s'était telle rhabillée, que ....

Ni une, ni deux, Random a pris la suite en criant :
« Vous pouvez courir, marcher ou vous arrêter »

Random est un collectif basé à Toulouse. Ils sont du genre à bouger dans tous les sens, escalader les palissades et se lover dans des encadrements de fenêtres au 1er étage. Surtout ils nous donnent de bon conseils, du genre « Soyons attentifs ensemble », mais suivi de « Limitez vos mouvements au maximum / Sortez seulement si c'est nécessaire »

Pour Désordre Urbain, il ont mis en espace le phénomène de la « rumeur », celle qui aboutit à de la prison ferme sur la base de faux témoignages.




Percutant et beau. 


3 heures à s'enrouler dans du béton, à parler aux inconnus, à cogiter sans s'ennuyer une seconde...On regretterait presque la confidentialité de ce festival, alors pour ceux qui en redemanderait, [n'ayez pas peur] D'autres rendez-vous se profilent à l'horizon :
 
L'invasion de l'Europe se poursuit pour Non Grata, via DiverseUniverse, un festival de performance itinérant en Europe.
Désordre urbain (l'original) mad in Marseille, aura lieu du 16 au 24 septembre 2011. Enfin, si tout va bien. Parce qu'en 2010, il y eu quelques remous :

" Alors que nous « testions » les modules d’action, certains se sont mis à protester contre la légèreté des tenues vestimentaires des performeuses, et se sont offusqués que des artistes se soient allongés quelques minutes sur les rails du tram, tandis que d’autres ont paniqué devant 2 Pères Noël équipés d’une mitraillette en plastique.
Une panique telle que, quelque temps après, 12 policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont CONFISQUÉ et DETRUIT les jouets et les ceintures de savons de Marseille qui leur servaient de « munitions »."
 

10.4.11

« c'est l'esprit qui danse. Le corps suit. »

 Mars, en résumé ? 
Les bébés japonais boivent l'eau à la bouteille, le soldat syrien décanille, Kadhafi change de chemise et les populations occidentales bouffent de l'info. Un subtil hasard a mis sur ma route un odieux polygone et un texte de Gunther Anders...

Mais arrive avril, la vie réclame un Temps mort.

« C'est chaud l'actualité ». On ne sait plus trop où donner de la tête et le monde de la finance a toujours les mêmes problèmes: Christine se ronge les mains, en public.

Tous ces ministres de finances, qui la dévorent des yeux, comme des corps désirants. Que veulent-ils ? Percer le secret de sa technique de grignotage ou avoir leur part de peaux mortes ? 

On ne sait pas trop.


Ils la regardent avec envie, tels les spectateurs que nous étions le 20.03, lorsque Louise Lecavalier, balistique-danseuse-chorégraphe, s'est arrêtée la première fois et, encore envahie par la tension d'un effort physique contrôlé, s'est approchée de nous. Même immobile, on pouvait la sentir vibrer.


[Ce dimanche là, en dépit de tous ces lits à portée de main,
6 h de sommeil manquaient à l'appel]

Une femme a traversé le jardin du théâtre de la ville, et ma nuque a gagné 5 centimètres. LA DANSE s'incarnait.


[Ce qui en novlang de petite feuille donnait:
"La meuf m'a fait un petit truc"] 
 
Un premier trajet fait d'hésitations, Louise lecavalier, "la meuf", marquant le pas, un imperceptible instant, repartant, droit vers le bord de la scène, cette falaise. A un moment donné, elle atteint un mur infranchissable, s'arrête
[& dejà qu'on n'en menait pas large 
et qu'on avait mal au ventre de la voir s'envoler]

Elle regarde le public.

Elle contemple ceux qui la regardent, ces centaines de personnes assises dans leurs corps en cage, une posture dont elle s'est toujours affranchie.

Tétanisée par ce déplacement si tranquille, j'ai le sentiment qu'elle va subitement se redéployer dans l'espace. Et puis, non, juste une première approche et la voilà, repartie vers la danse. 




D'autres contacts seront pris, pour se montrer à nous, dans l'immobilité, & non plus comme cette machine adepte de l'oscillation totale, du mouvement extrême qui ont fait sa renommée autrefois. 

Juste comme une danseuse vivante et respirante. 



Pour qu'on vérifie encore, dans cette contemplation statique, qu'elle est bien humaine, la même qu'avant, avec juste une nouvelle hanche et des jumelles sorties de son ventre.




Louise LeCavalier, 53 ans et toujours la folie glorieuse et pétillante des premiers jours, toujours capable de vriller à l'horizontale pour se jeter en douceur dans les bras de son partenaire, aussi à l'aise dans ses déplacements arachnéens que dans le maniement du bâton. 


L'ex-égérie d'Edward Lock pour La La La Human Step n'a jamais eu qu'un adage sur scène:

« c'est l'esprit qui danse. Le corps suit. »

21.3.11

Are you going to wait with us ?

J+10. 18h40. Je clique sur l'onglet International du monde, à la recherche de nouvelles fraiches sur Fukushima-Daiichi et le gros titre 
 
l'ourson Knut is dead
s'affiche.

Sortant d'une phase aiguë de "nucléaire" addiction, fâchée par la multiplication, dans l'onglet Japon, d'articles à la con...Rubrique « Le séisme japonais a-t-il changé...
a. l’axe de rotation de la Terre ? 
b. la durée du jour ?

...je pensais trouver un résumé en pages internationales. 
Peine perdue. La vie reprend son cours.

Alors, j'ai été revoir les photos de Pierpaolo Mittica, prises en 2006 à Tchernobyl. A l'époque, je n'avais pas prêté attention à la part de vérité qui ouvre son livre, Tchernobyl, the hidden legacy


j'étais trop absorbée par ce que j'y voyais.






Naïve, je n'imaginais pas que certains habitants avaient fini par se réinstaller dans 
la zone exclusion.




Plus de 4000 personnes y vivent.
Des néo-liquidateurs.
Et des gens, comme Elena, qui s'est réinstallée à Bartolomeevka, 
un village qui fait partie des zones interdites ou la contamination au cesium atteint 1 480 000 Bq/m²  





[niveau de sécurité < 2000 Bq/m²]

 
« Ici, nous pouvons cultiver la terre et élever des animaux,
nous savons que tout est contaminé par la radioactivité,
mais nous préférons ne pas mourir de la faim »





Je n'aurais jamais pensé que les nouveaux liquidateurs, qui rasent les maisons, puissent dire







« We have always worked without protection (...)
We got used to radioactivity and radioactivity got used to us,
and anyway, we have to work to live, and this is how you work here » 
 







Par contre, j'étais assez convaincue de voir
tout le potentiel du nucléaire


des enfants « sourire », 
comme Yulia, Olga et Vera. 

synd...e de Down/ déso...es psy...ques / malfor...ions cardio vasculaires /tr..bles sensoriels / pa..lysies et re..rds mentaux / microc..halie / affe..ions du s...ème nerveux /anomalies du dévelop..ment : phocomélie 
: absence de développement des membres. 




la main et le pied se rattachent directement au tronc. 
Peut être qu'il y a des pieds sous cette chemise à carreau.

Comme disait fort justement balle bleue, " le problème avec la radioactivité, c'est qu'elle reste »...Reste, reste, reste au Japon,

pour le moment, 

Et puis, l'autre problème, c'est qu'il en reste, des hommes qui, comme Vladimir, vivaient près de Tchernobyl en 1986...Pierpaolo Mittica l'interviewe vingt ans plus tard, en 2006 :

"Je suis encore en vie. Je ne sais pas pourquoi, ni pour combien de temps. (...) J'ai survécu à l'accident de Tchernobyl. Je sais ce que cela signifie et maintenant j'ai peur, pour moi, et pour tous ceux qui ne savent pas ce qu'une catastrophe nucléaire signifie. Que pouvons nous faire ? RIEN. Nous pouvons seulement attendre qu'un autre Tchernobyl se produise. Et vous, qu'allez vous faire ? Allez vous attendre avec nous ?"

15.3.11

Les paradigmes incommensurables

On serait tentée de parler de ce qui torture nos nuits et fatigue nos yeux pendant ces longues journées. L'attente du pire, qui vient inexorablement.
Ce qui fut oublié.
Suivez l'évolution de la situation au Japon] / Latest News updated at 18:21 UTC, Mar. 15

urgent mesures
should be
taken ...
at the fukushiwa Dai-ichi power plant
cool down the temperature...
on tuesday morning, a fire occured...
if the reactor can't be...
if people exposed to the radiations, it has health implications...

les liquidateurs sont de retour.
Depuis hier
    blocage du ashi shinbum [english] >> Aller sur facebook ? mélanger la mort à ce non-lieu de vie. Ce n'est pas possible. Ces symboliques là ne sont pas échangeables.
A woman cried after the bodies of her mother and 3-year-old…
Les images ne servent plus à rien. Il n'y a rien à voir pour le moment. 
Après. On montrera les corps irradiés. 

Dire. Quoi. Faire. Quoi. [ greffe osseuse, manifestation ] 
Quelque chose.
De concret. Un peu de béton pour en finir avec Fukushiwa.
Un peu de béton et 750 millions d'€ pour finir le sarcophage à Tchernobyl...histoire que cette zone demeure un hot spot touristique

Ne pas repenser à ces images terribles de jeunes enfants marchant dans les ruines d'Hiroshima, désamparés, perdus, choqués, rendus muets par cette vision apocalyptique de cette ville qui leur fut familière. Et maintenant, maintenant parlons de ceux qui ont su dire et parler longtemps avant

en 1973

de ce fameux modèle de développement japonais que la guerre, les Etats-Unis, l'occident, le capitalisme ont créé et dont le réacteur Dai-Ichi de Fukushiwa et tous ces petits frères et soeurs) sont les dignes héritiers.

Parlons de Kashima Paradise...Imaginer un montage impeccable, la voix off de Chris Marker qui sussure quelque chose qui pourrait s'apparenter à la vérité, des paysages infinis du Japon, ravagés par l'industrialisation.  

Il n'était pas question d'attendre, ni de réflechir. Il est temps d'exproprier les paysans sans terre de leurs rizières, de bénir les usines qui rejetteront leurs boues toxiques dans les flots et de construire un aéroport international à Narita.

A la vigoureuse politique de modernisation du pays, les paysans, étudiants, ouvriers et gauchistes disciplinés se couvrent le chef de casques, s'enterrent dans des galeries, construisent des barricades et repoussent la police armés de pieux acérés. Certains sont morts, d'autres sont partis grossir le flots des petites gens. Il fallait produire. Vite.
On peut voir Kashima Paradise. 
On peut voir
 
Minamata, les victimes et leur monde
Minamata, kanja-san to sono sekai
de la même époque...




On peut voir que 
Kazuya ne repond pas.

On peut lire
la gauche révolutionnaire au Japon de Bernard Béraud, paru au Seuil en 1970...
 
La conclusion est toujours la même : il n'y eut ni concertation, ni transparence, ni dédommagement, ni seconde chance pour ceux qui ne partageaient pas la politique du gouvernement japonais de l'époque. Produire, produire, produire...

Le cercle de ma main s'approche de mon oeil : 
je vois Hiroshima et Nagasaki.
Clignement d'oeil
Je vois 55 centrales nucléaires.
Clignement d'oeil
Je vois le peuple japonais laissé à lui meme 
contraint à « accepter l'inacceptable et supporter l'insupportable. »

et comment se terminait l'allocution radiophonique de l'empereur Hiro-Hito le 15 aout 1945,
le Gyokuon-Hôsô
Cultivez les chemins de la droiture ; 
nourrissez la noblesse d'esprit ; 
et travaillez avec résolution, 
de façon à pouvoir rehausser la gloire immanente de l'État impérial 
et vous maintenir à la pointe du progrès dans le monde. »

Comment ne pas
être
en colère ?

10.3.11

The Quirk

Pendant la préparation du G20, la Une du Wall Street Journal était fréquemment envahie [cela ne cesse de m'intriguer] de portraits de Christine Lagarde, en général pétrifiée ou se mordant l'ongle de l'index,


accompagnés de citations, tellement significatives, qu'elles devaient provoquer des orgasmes dans les milieux financiers américains.

French Finance Minister Christine Lagarde Says :

Euro Is Victim.
De qui ? de quoi ?   
C'est toujours un coup des chinois.

Franchement, toutes ces photos étranges accompagnées de commentaires insipides m'ont amenée à lire le Wall Street Journal en commençant par la fin. Résultat : Je suis devenue complètement accro d'une page intitulée « the quirk », en français 

« Excentricités »

Vous vous souvenez peut être de l'iguane Skippy, le lézard thérapeutique que JohnJohn voulait trimbaler partout avec lui, dans le bus, au pôle emploi, chez le boulanger. Cet article hallucinant décrivait comment certains américains achètent de faux certificats attestant du rôle curatif de leur animal, et des manteaux sur lesquels on peut lire « service animal » pour s'abroger le droit de trimballer leur animal de compagnie partout, comme les aveugles leur chien.
«we have a serious situation in America. »

Oui, les américains ont de vrais problèmes! Mais, tout ceci m'a aussi inspiré 2 interrogations :
(1) Pourquoi le WSJ publie-t-il ce genre d'article ?
(2) Quel angle d'attaque est privilégié pour alimenter cette page ?

La traduction de l'intitulé m'a fait croire dans un premier temps, qu'il s'agissait d'une espèce de fourre tout pour toutes sortes de sujets incasables, susceptibles de détendre les traders, analystes financiers et autres risk manager (1). C'est un peu le cas quand même.

Excentricités évoque immédiatement pour moi l'image d'êtres transgenres, un mélange de Marilyn Manson et de Judith Butler, ou je ne sais pas les frères Niestat et Matthew Barney, Tilda Swinton endormie au Musée, des grand mères roulant en décapotables et fumant des clopes. Je n'y étais pas du tout.... 


 
Cet intitulé est tout à fait mensonger. Il existe au WSJ quelqu'un, qui a réussit à convaincre le redac chef de repenser l'actualité à travers le prisme du genre animal. D'où l'article sur le bien nommé trappeur George Graves, qui n'a pas fait la guerre du Vietnam dans sa jeunesse, mais s'est engagé en Afghanistan en tant qu'exterminateur de vermines (sic)
Trapper George Graves kills varmints imperiling jet engines...
C'est un vrai problème ces rongeurs, Merde!
Ils rongent les câbles, urinent partout, 
un peu plus et ils prendraient la place du pilote.
Heureusement, George qui, tout petit,
traquait des rats à Wichita,
se rachète une conscience
comme liquidateur de géantes gerbilles.

Ensuite, il y a eu le problème des Snot Otters.
Il s'agit non pas de loutre de mer morveuse mais de salamandres.
Et cette idée de choisir un urodèle comme mascotte du Zoo de l'État de Caroline du Nord ?

Comment s'identifier à cet amphibien, qui ne sort jamais de sa tanière ?
C'est pire que Rubber!
En plus, sa gueule fait peur à tout le monde
et sa peau est toxique si vous la mangez.
Un accident est si vite arrivé !

Enfin, les problèmes de kangourous, un article sirupeux, sur les américains et la consommation de vin. On y apprend que boire du vin n'est pas simple aux Etats-Unis. 
Ce n'est pas simple 
Les spécialistes du marketing le confirment : il faut rassurer le consommateur sur son choix et quel meilleur symbole pour l'inciter à boire de la vinasse qu'un animal. Apparemment toute l'arche de Noé a défilé sur les étiquettes : des pingouins, des impalas, des cacatoès, des canards [des canards ?] et récemment des kangourous!

Sauf que  deux producteurs de vins australiens se disputent l'usage d'un dessin de kangourou sur leur bouteilles. Avocats, procès, tribunaux, argumentaires.
"C'est déjà assez difficile pour un consommateur de faire un choix,
alors n'y ajoutons pas de la confusion". 
C'est vrai ca! 
Oui mais, dans un cas, c'est un kangourou, dans l'autre, un wallaby !
Et l'on apprend que kangourou contre wallaby ne change pas grand chose au procès. Ce sont tous les 2 des marsupiaux et, argument imparable, 
"Si vous montrez un wallaby à 20 habitants de Sydney, 15 d'entre vous diront :
c'est un kangourou"
Mais, ca c'est un wallaby
Jamais, dans cet article, nous ne saurons la différence entre le wallaby et le kangourou. Il semblerait que ce soit juste une histoire de taille entre ces deux animaux à grands pieds. Alors sur l'étiquette...

6.3.11

Sur la plage, en bordure de l’étendue salée,...

Voici de quoi
rendre blanc le noir, beau le laid, juste le faux, 

noble le vil, jeune le vieux, vaillant le lâche

Ces semaines où on se dit :
« je suis monté dans un train, qu'importe la destination, on finira bien par arriver... »
en écoutant King Night de Salem...

Mercredi soir, grippe, relache et baby sitting. Je me concentrais à faire disparaître des pates dans la bouche de ma nièce de 4 ans, lorsqu'elle me dit : 

- Bin moi, au jardin Picou, mon prince y s'appelle Timon. 
- Ah ouais ? dis-je en la regardant de biais, constatant les conséquences de Tchernobyl et de la mutation de son code génétique. «  Cet enfant est télépathe  ». Faut il croire au coincidences ? La veille, je venais de réserver deux places pour Timon d'Athènes.

Avant,
le mot Timon ne m'évoquait rien,
même si à bien y réfléchir,
les mots
« Gouvernail » et « Mao Ze Dong »
auraient du s'afficher en bas à droite de l'écran.

Bref, histoire de prolonger cette semaine très « Casey », en vraie obsessionnelle, je suis aller la voir sur les planches. Au programme, la langue de Shakespeare servie sur le plateau de la maison des Métallos par des artistes talentueux, Denis Lavant [totalement foutraque], D' de Kabal, Marie Payen, Mike Ladd [slammeur americain proche de Saul Willimas] et Casey,
très classe (pieds nus, en jean et cuir).


Tous aux prises avec une des « pièces à problèmes » de Shakespeare : Timon d'Athènes, l'histoire d'un homme, qui perdant son argent en perd ses amis et découvre tous les ressorts de la haine des hommes. D'Athènes, Timon devient misanthrope.

La pièce est censée être tragique, mais la mise en scène lui confère une dimension quasi burlesque. Sur les rythmes de Doctor L, jetant au ciel chaussures, chemises, bijoux, les vieux amis de Timon s'agitent et se dedient de pouvoir l'aider, s'habillent et se déshabillent, tandis que Denis Lavant en maitre de cérémonie très lynchien (Version Twin Peaks) constate et déverse son exécration sur le genre humain. Le sol se couvre des oripeaux des lâches profiteurs de sa fortune. Les masques tombent. Lorsqu'enfin on vient le rechercher, la mort est son seul horizon

Ne revenez jamais. Dites bien à Athènes
Que Timon s’est construit sa demeure éternelle
Sur la plage, en bordure de l’étendue salée,
Où chaque jour verra la houle turbulente
La couvrir de sa bave d’écume. Venez-y.
Que la pierre du tombeau soit pour vous un oracle !

2.3.11

Oh la la mais ca se dit pas ces choses là!

Hier, tandis que certains dissertaient sérieusement sur le prix des port folio de Bruce Wrighton,

« C'est lequel celui à 2500 € ?
C'est celui dont il ne reste qu'un unique exemplaire sur les 9 imprimés
Ce serait donc le 9e ? »

les photographies lumineuses de Stéphane Couturier, captées à l'usine Renault de Boulogne Billancourt, s'écoulaient délicatement du carton
de porte-folios homonymes [Renault, Renault #2]
vers nos regards affamés de tuyaux et de murs abimés. 


Des conduits et des tubes, certes & dans tous les sens, mais surtout, une palette si étendue de couleurs, qu'elle réussit presque à faire oublier que plus de 33 000 personnes travaillaient sur ce site en 1936.

Puis sont venus les murs tout aussi dépeuplés de la villa Noailles, 

que je géo-localisais à Hyères
[la maitrise de la géographie est un vrai problème]

désertée et quasi détruite pendant cette prise de vue.





« Vous l'avez visité avant ou après les travaux?  »
Ah oui, je vois.
Les griffes de collectionneurs avides de détails se rapprochaient
"Et, l'accrochage ?"
« Nous ne vous conseillons pas l'encadrement sous verre, pour ces tirages Canson. Sur pinces ou contre collé, plutôt »
"Mais le contre collé, c'est risqué non ?"
« Alors les pinces. »
"Les pinces, les pinces...Et la caisse américaine ca ira aussi non ?"

Plus loin plus tard, au sud des douches, j'ai pris une claque
en découvrant,
au sous sol de l'espace Saint Michel,
le concert que Casey a donné avec Zone Libre. Serge Teyssot Gay, très en forme, fait des ciseaux sur scène et Casey, la Judith Butler du hip-hop, chante


Je sais, je traine, je sens, je gêne
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
Ma tête mêlée, ma peau ébène
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
La hargne est dans mon sang, mes veines
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
J'habite au loin, en zone urbaine
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine

Rendez vous 
au nouveau casino
30/3