Le vrai voyageur n'a pas de plan établi et n'a pas l'intention d'arriver...

2.3.11

Oh la la mais ca se dit pas ces choses là!

Hier, tandis que certains dissertaient sérieusement sur le prix des port folio de Bruce Wrighton,

« C'est lequel celui à 2500 € ?
C'est celui dont il ne reste qu'un unique exemplaire sur les 9 imprimés
Ce serait donc le 9e ? »

les photographies lumineuses de Stéphane Couturier, captées à l'usine Renault de Boulogne Billancourt, s'écoulaient délicatement du carton
de porte-folios homonymes [Renault, Renault #2]
vers nos regards affamés de tuyaux et de murs abimés. 


Des conduits et des tubes, certes & dans tous les sens, mais surtout, une palette si étendue de couleurs, qu'elle réussit presque à faire oublier que plus de 33 000 personnes travaillaient sur ce site en 1936.

Puis sont venus les murs tout aussi dépeuplés de la villa Noailles, 

que je géo-localisais à Hyères
[la maitrise de la géographie est un vrai problème]

désertée et quasi détruite pendant cette prise de vue.





« Vous l'avez visité avant ou après les travaux?  »
Ah oui, je vois.
Les griffes de collectionneurs avides de détails se rapprochaient
"Et, l'accrochage ?"
« Nous ne vous conseillons pas l'encadrement sous verre, pour ces tirages Canson. Sur pinces ou contre collé, plutôt »
"Mais le contre collé, c'est risqué non ?"
« Alors les pinces. »
"Les pinces, les pinces...Et la caisse américaine ca ira aussi non ?"

Plus loin plus tard, au sud des douches, j'ai pris une claque
en découvrant,
au sous sol de l'espace Saint Michel,
le concert que Casey a donné avec Zone Libre. Serge Teyssot Gay, très en forme, fait des ciseaux sur scène et Casey, la Judith Butler du hip-hop, chante


Je sais, je traine, je sens, je gêne
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
Ma tête mêlée, ma peau ébène
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
La hargne est dans mon sang, mes veines
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine
J'habite au loin, en zone urbaine
Inutile d'en rajouter j'ai déjà purgé ma peine

Rendez vous 
au nouveau casino
30/3

1.3.11

Part 2 : du béton et de la racaille créative

Dans un autre registre, et si Myxovirus influenzae et ses 8 ARN encapsidés 
veulent bien me laisser respirer un peu ce soir du 1er mars, 
un petit tour s'impose à l'espace Saint Michel,
dernier cinéma parisien à diffuser 
93, la belle rebelle!

Ce documentaire de Jean-Pierre Thorn, nous plonge au cœur de la contre culture des banlieues rouges, en décryptant un demi-siècle de résistance musicale flamboyante dans le 9-3.
Et que disait NTM, en 1995, dans Qu'est ce qu'on attend ? 
tiré de leur 3e album Paris sous les bombes...

Plus de bitume donc encore moins d'espace
Vital et nécessaire à l'équilibre de l'homme
Non personne n'est séquestré, mais s'est tout comme
C'est comme de nous dire que la France avance alors qu'elle pense
Par la répression stopper net la délinquance
S'il vous plaît, un peu de bon sens














Allez ma préférée, 
rubrique "age moyen des élus en France"

Allons à l’Élysée, bruler les vieux,
Et les vieilles, ...

Ouah ca fait mal.

Part 1 Arnold Newman

 



Hey, ce soir, ca vernisse! 
To start with, direction la Galerie des Douches
galerie férue d'architecture et de photographie et proposant de s'écarquiller un peu les paupières devant Arnold Newman 


Pionnier du portrait environnemental, une étiquette qu'il n'aimait pas, Newman a eu la bonne idée de toujours resituer le sujet dans son environnement, et par un procédé quasi métonymique,de nous donner à voir l'œuvre à travers l'artiste. 

 








  
Bien qu'il se dirige progressivement vers l'abstraction, dès les prémices, il exprime un goût certain pour la composition, à travers la mise en scène du sujet et l'assemblage, quasi géométrique des formes qui peuplent ses photographies.

28.2.11

Tes images suintent du Mur


 C'est quoi l'idée ? C'est bien ce qu'on se demande quand un 1812ème ami virtuel crée son blog et vous demande de se syndiquer à lui!
[Oh non, pas de syndication...]

Ici, il faudrait juste imaginer ...
a. le désir d'épicener b. un blog-sitting, qui n'avait que trop duré. La bête se tortillait sous la souris depuis quelques mois c. la sensation d'être « the right guy, at the right place, at the right moment, »

c'est à dire, en clair, qu'aujourd'hui,
terrassée par un mélange de grippe et de chikun[gunya],
avec pour seul partenaire un animal taciturne, qui n'obtiendra jamais le statut de «service animal »,
contrairement à l'iguane Skippy, qui lui désire ardemment voyager partout
avec son maitre et lui remonte toujours le moral.
Enfin, c'est une autre histoire

J'attendais patiemment [oui, patiemment] un signe de vie de l'autre bout de l'arrondissement. Et, à la place, mon coloc me texte de l'autre bout de l'appart : « As tu fait le ménage dans la salle de bain ? »

A ce stade de ma vie, il  fallait d'autant plus passer à autre chose,
que ce jour de février (le 28) était manifestement placé sous le signe de la loi de murphy, voire de Finagle.
« Toute chose qui peut mal tourner, tourne mal.»

En résumé
en vrai succédanée de digital natives,
ce matin, après avoir envoyé le mail à ne pas envoyer, et constatant l'absence de réponse qui en découlait, j'aperçois dans ma boite pro,

Rubrique
ressuscité d'entre les morts / «  je sais ca fait longtemps, mais bon ? »

Mais bon quoi ? Ca fait plus de ...17 ans
Pouquoi moi ? Pourquoi aujourd'hui ?

Un mail d'un ex, contenant un message simple et structuré
C'est déjà çà de gagner

1 « Ton prénom est revenu sur le tapis et, pour information, je ne risque pas de le donner à mon deuxième enfant si c'est une fille. »
Message recu. Je n'ai rempli aucun formulaire!

2 « J’aimerais aussi savoir si tu roules toujours aussi mal tes cigarettes, côtoies toujours un flux d’individus incongrus, fais toujours… un peu de photo dans les chambres noires. »

Bigre, démasquée par ce fin psychologue, 
pour au moins deux éléments sur trois, 
je restais tétanisée devant l'écran, 
jusqu'à incubation complète des sus-dénommés virus.

Méditant ces mésaventures entre deux sueurs froides, il me revint à l'esprit que quelques mois plus tôt, je m'apprêtais à livrer une sélection d'oeuvres désirées et toujours désirables, vu et grignotées en 2010. 
Et bien, c'est trop tard, je ne dirais rien de 2010.

Par contre, samedi dernier, nous étions en 2011
[une information de Fox news / Fair and balanced]
et j'en ai profité pour revoir une seconde fois, EXTASES
Une expo de l'incroyable Ernest Pignon Ernest, au musée d'art et d'histoire de Saint Denis...et faire dédicacer le catalogue (still out of print) par ce dessinateur génial.  
On aurait bien aimé en savoir plus, mais il était quasi impossible de refréner l'enthousiasme  de ses admiratrices. 


Anyway, combien d'artistes ont pour projet d'exposer dans une ville désertifiée du Chili ? Tout son travail relève de cette philosophie.  Une oeuvre l'a fait connaitre 'Rimbaud', le poète voyageur, la veste à l'épaule toujours sur le départ. 


Mais, l'ensemble de son oeuvre est à explorer!
Depuis 1972, il conçoit des œuvres éphémères, fragiles, imprimées sur des chutes de papier journal, intrinsèquement vouées à disparaitre. Ces dessins ont habité les murs du monde, des cabines téléphoniques, des façades de maisons en destruction. On les a vu à Nice dénoncer la collusion de la ville avec le régime de l'apartheid, plus tard, à Soweto dépeindre le SIDA, à Alger, rappeler l'engagement de Maurice Audin et la mémoire de la guerre d'Algérie. 
Avant Banksy, il a apposé son dessin de Mahmoud Darwich sur le mur qui sépare Gaza et Israël. 


Leur démarche n'est pas sans points communs : la rue est leur palette.